Padroland : le making-of
Même si fondamentalement, la création d'une saga ne recquiert qu'un peu de ressource et de logique, il y a beaucoup à en dire, car chaque créateur à sa façon de faire, ses petites habitudes et sa propre chaîne de traitement sonore.
Non seulement ça, mais en plus, ces petites habitudes évoluent avec le temps et avec l'acquisition des connaissances. Pour ma part, je suis musicien, et un musicien au XXIème siècle a fatalement des notions de travail en studio et d'ingénieur son. Mais, aussi surprenant que ça puisse paraître, c'est la saga mp3 qui m'a introduit au traitement sonore et non la musique.
J'ai l'habitude de dire que ma première expérience de saga sonore, c'était un enregistreur cassette avec la fonction "accélération". S'amuser à dire des conneries et les réécouter en accéléré m'a toujours fait marrer. Encore aujourd'hui, d'ailleurs.
Mais c'était il y a bien longtemps et, comme tout le monde, j'ai fait évolué mon matériel. J'avais créé pour le Netophonix un making-of que j'ai mis à jour à plusieurs reprises. Il y a toujours des gens faisant preuve d'une saine curiosité envers le pourquoi du comment.
Pour vous, amis curieux, je poste donc la dernière version de mon making of, qui à l'heure ou j'écris ces lignes n'est déjà plus à jour. Celà dit, j'ai utilisé cette exacte configuration pour réaliser, entre autre, les épisodes trois et quatre de la deuxième de saison des Impunissables. Ca vous permet de vous faire une idée.
Bienvenue dans les coulisses.
Making of (version 2012)
Lo hardware/software
A l'époque où j'ai écrit le making-of précédent, je pouvais encore profiter lâchement du matériel de mon école de musique. J'ai été diplômé depuis, donc les choses ont un peu changé. Par contre, il y a toujours les deux parties du traitement, à savoir :
> La prise de son
-Interface audio USB Yamaha Audiogram 6
-Micro cardioïde statique MusicMega CM40
-Un écran acoustique
-Un anti-pop
-GarageBand
> Le montage/mixage/fromage
-Audacity (pour le traitement des voix, l'élimination du bruit et le pitching)
-GarageBand (pour l'égalisation, les réverbes, les compressions, etc.)
Je travaille sur un macbook Pro 13" Léopard (nan, j'ai pas fait la mise à jour, mais j'hésite…). J'ai aussi quelques indispensables utilisés tout au long de la réalisation :
-Hauts-Parleurs d'ordinateur Logitech, (avec sub pour les basses)
-Casque Sennheiser dont j'ai oublié le modèle
-Disque dur WD de 1000Go formaté pour Mac par mes soins, pour les sauvegardes.
Je travaille aussi en partage d'écran avec un téléviseur ACER 3222. C'est un bonus, très pratique pour gérer la fenêtre du script et celle du mixage.
Et tout ça dans ma petite chambre (^_^).
La scrittura
Il est loin le temps où je prenais notes de mes vannes, afin de faire tourner tout un sketche autour d'elles. Aujourd'hui, l'humour s'est mis au service du scénario et non l'inverse. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je présente désormais les Impunissables comme une saga d'action semi-humoristique.
Aujourd'hui, je n'écris plus. La raison à cela est simple. Au moment d'écrire ces lignes, je suis arrivé dans le script à l'épisode 3 saison 4. Et je suis bloqué là depuis tout ce temps. Le fait est que je ne suis pas bloqué au niveau du scénario, mais au niveau des dialogues. Ce qui est paradoxale, puisqu'au tout début de ma carrière de créateur de saga, je n'écrivais jamais de scénario, mais toujours directement les dialogues.
Je pense que même si tout écrire à l'avance est une idée louable, elle peut assécher l'inspiration. C'est pourquoi je ne vais pas nager contre le courant et me contenter de réaliser les épisodes déjà écrit. Ca me fera une pause.
Tel que je me connais, il y a de fortes chances pour que l'inspiration revienne en cours de route.
Lo participants
Avant, j'avais l'objectif ambitieux d'inviter au minimum un guest par épisode, mais hélas, que ce soit à cause de script ou de la disponibilité, ce n'est pas toujours possible, donc j'ai revu mes ambitions à la baisse.
Une autre chose a changé par rapport aux guests. J'aime toujours les choisir parmi les sagas que j'apprécie, que ce soit pour la qualité du son, l'humour, ou le jeu d'acteur. Mais contrairement à mes débuts, où je choisissais parmi les sagas que je connaissais déjà , aujourd'hui je choisis des créateurs pas forcément (re)connus dans la sagasphère. Il faut savoir qu'en ce moment il y a pas loin de 700 sagas référencées sur Netophonix. Et certaines sont excellentes et méritent qu'on s'y intéresse.
C'est pourquoi mon travail de recherche de guests se confond désormais avec un travail de découverte (notamment à partir de la saison 2). Dans la mesure de mes possibilités, je compte rédiger un article pour chaque saga dont les créateurs auront participé. J'espère arriver à généraliser cette pratique.
Lo cracboum
Je suis toujours exigeant en bruitage, par contre, j'ai abandonné l'envie de les enregistrer moi-même. D'abord parce que je n'ai pas le temps, et ensuite, parce que je réalise souvent mes épisodes (et mes making-of, en l'occurrence) le soir, chez moi. C'est-à -dire après le couvre-feu dans un immeuble très mal insonorisé, avec des voisins. Ca calme.
En revanche, j'ai une multitude de sources différentes, parmi lesquelles on peut citer mes deux favoris du moment : Soundjay.com et Freesound.org.
La musica
…oui, la musica ! Je le sais, sera la clef, de l'amour, de l'amitié ! Commence à se faire tard, faut vite aller dormir (>_<)
Bon, la musique, en général, c'est mon domaine, sauf que d'un point de vue de créateur de saga, c'est pas forcément facile.
Mais c'est cool à faire ! Au début, je sélectionnais les musiques dès l'écriture, mais c'est peine perdue, parce qu'à la réalisation, je changeais toujours d'idée.
Donc je choisis et j'intègre les musiques au moment du mix. Jusqu'à récemment, j'allais les chercher sur le blog Auboutdufil.com qui est un super blog avec un choix exhaustifs de genres, sous licence Creatives Commons, le plus souvent. Mais j'en suis venu à bout et j'ai décidé d'étoffer mes sources en ajoutant plusieurs autres sites de musique libre comme Dogmazic.net, par exemple.
Il y a parfois des moments inopinés et rigolos inclus dans certaines musiques, qui n'ont pas forcément de rapport avec l'histoire. Par exemple, dans l'épisode 3 de la saison 2, une musique avait comme intro le bruit de quelqu'un glissant une pièce dans un jukebox. Je l'ai laissé tel quel et je l'ai même mis en avant (étant donné qu'il s'agissait d'une musique destinée au Bar Biture, c'était plutôt une heureuse coïncidence) ! Les compositeurs ne manquent pas d'imagination !
Au fait, si vous vous en souvenez, je partais au début de la saga dans un esprit un peu à la Funky Cops avec une dose de délire supplémentaire. Mais on n'arrête pas l'imagination en marche. Les Impunissables ont vite dévié de cette direction. Ils sont devenus autre chose, et leur musique aussi. Et j'ai envie de dire : c'est pas plus mal.
Lo vocal
Je remarque incidemment, en me réécoutant que mon jeu d'acteur s'est (un peu) amélioré. Enfin, c'est un avis qui n'engage que moi.
Le reste n'a pas vraiment changé. Je commence à manquer de créativité pour ajouter des voix à mon répertoire, mais je connais le remède, c'est toujours le même : écouter de nouvelles choses, découvrir, essayer, rester à l'affût. Et j'admets que j'ai parfois la flemme ! Le travail sur les guests va certainement m'y aider.
Lo montage
Depuis mon passage sur Mac, je vis sur un petit nuage dans le montage ! Grâce à GarageBand, je toute liberté de faire les essais que je veux, comme je veux. Essayer des fonctions inconnues, mélanger les effets, explorer GarageBand.
J'en veux pour exemple l'épisode 1 de la saison 2, dans lequel j'ai mixé une conversation entre Allonzo et Delfina simultanément avec les pensées de Jenny, cachée derrière la porte. Le tout en passant d'un point de vue à l'autre. Et même si ce n'était pas parfait, et même si ça n'a pas été compris de tout le monde, je suis assez fier d'avoir réaliser ça. Il y avait aussi les sonneries du téléphone de Marc dans l'épisode 6 (ou 7, je sais plus) de la saison 1. Il le sortait de sa poche droite pour le mettre à son oreille gauche (ou l'inverse, je sais plus). Ca m'a pris 2 heures environ, juste pour ce petit bout, mais pendant ces deux heures, j'étais l'Indiana Jones du GarageBand (^_^).
Outre ces petits plaisirs d'explorateurs que je m'offre, le montage se passe toujours de la même façon. Une fois toutes les voix enregistrées, les musiques choisies et le répertoires de bruitages à portée de souris, je monte les premières répliques du dialogue, un peu à vue de nez. Simultanément, j'ajoute les bruitages, les effets sonores et les automatisations. Ensuite, j'ajuste et je fignole jusqu'à la fin de la scène. Puis je reviens en arrière pour l'ajout et la synchronisation de la musique. Je fais un peu près la même chose pour toutes les scènes qui suivent, jusqu'à la fin. Et enfin, réécoute totale pour les finitions (ça peut prendre du temps).
Une fois terminé tout ceci, j'exporte l'épisode en haute définition, puis je le synchronise sur l'iPod. J'écoute ça sur différents systèmes (au casque, sur mes hauts parleurs externes, sur les hauts-parleurs internes, dans le son du téléviseur, dans la voiture, sur les hauts-parleurs de l'iPod, etc.). Puis j'essaie de faire écouter aux rares personnes de mon entourage qui ne me prennent pas pour un fou !
Une fois les diverses écoutes de la version HD concluantes, j'exporte en version plus légère et je recommence mes écoutes successives. Si rien ne me choque, alors je diffuse.
C'est marrant. Ecrit comme ça, ça a l'air 'achement plus compliqué que quand je travaille dessus. C'est que du puzzle, en fait. J'ai l'image finale en tête, je cherche les pièces et je les assemble. Et plus ça va, plus je deviens précis et plus mes puzzles ont de pièces.
La misa en ligna
Dernière étape, la diffusion. En gros, c'est pareil que dans le making-of 2010, avec quelques détails près. Refaisons les étapes :
1. Envoi sur Podomatic.com. Avec les info habituelles (titre, personnages, guets, musiques, pitch, etc.). Puis je choisis en général un délai de diffusion d'une semaine. D'abord pour pouvoir programmer le compte à rebours sur le site, et ensuite, afin d'avoir une marge de sécurité, au cas où j'aurais oublié quelque chose quelque part (faites-moi confiance, ça arrive). Et puis, ça me laisse le temps de créer l'évènementiel.
2. Mise à jour du compte à rebours, correction des infos de l'épisode, correction du NetoWiki, annonce sur Twitter, et dans ma signature sur le Netophonix et Odioart
3. Sortie de l'épisode. Ca s'annonce sur le site, sur le Neto, sur OdioArt, sur twitter et partout où c'est possible d'annoncer. A ce moment-là , il faut aussi le poster sur SagaStream.
4. Mise à jour sur le site du player du dernier épisode.
5. Modification des divers posts de la saga, sur le Neto et le NetoWiki.
6. On a finit et on est crevé comme une vieille chambre à air !
Voilà , c'était le making-of 2012. Rendez-vous en 2014, quand j'aurais un studio insonorisé avec table de mix 24 pistes et que j'enregistrerai mes répliques sur un Neumann à 5000 euros (ou pas...)